Qu’est ce que l’anorgasmie, comment soigner?

» Sexualité » Qu’est ce que l’anorgasmie, comment soigner?

Table des matières

Parfois stigmatisante, l’anorgasmie est une forme récurrente d’absence de jouissance chez les femmes. Il n’est pas facile d’accepter cette incapacité à prendre un plaisir explosant et pourtant l’anorgasmie peut être résolue en faisant appel à un sexologue pour couple, en apprenant à mieux se connaître et en étant à l’écoute de ses besoins.

Qu’est-ce que l’anorgasmie ?

Il existe plusieurs formes d’anorgasmie. De manière globale, il s’agit d’une incapacité pour la femme d’atteindre l’orgasme. Il existe :

– l’anorgasmie primaire : la femme n’a alors jamais connu d’orgasme durant toute sa vie sexuelle.

– l’anorgasmie secondaire : la femme a alors connu des périodes pendant lesquelles elle a pu découvrir l’orgasme, mais se trouve dans l’incapacité d’atteindre à nouveau cette jouissance.

L’anorgasmie est partielle ou totale. En effet, l’orgasme féminin s’atteint par pénétration vaginale ou par stimulation clitoridienne. Si la femme arrive à atteindre l’orgasme par l’une ou l’autre des façons, l’anorgasmie est alors partielle.

En revanche, si ni l’une ni l’autre des méthodes ne fonctionnent, la femme subit alors une anorgasmie totale.

Il ne faut pas confondre l’anorgasmie et l’anaphrodisie. Dans le cas de l’anaphrodisie, la femme est totalement désintéressée du sexe et des rapports sexuels. Alors qu’avec une anorgasmie, elle conserve son envie de faire l’amour et de se faire plaisir. Elle n’est pas indifférente au sexe et souhaite souvent régler le problème pour retrouver un plaisir épanouissant.

Quelles sont les causes de l’anorgasmie ?

L’anorgasmie n’est pas liée à une cause unique. Il est primordial que la femme, mais aussi le couple rencontre un sexologue ou un thérapeute pour couple. Un bilan sexologique en couple puis individuel met en lumière les causes de cette incapacité à atteindre l’orgasme.

Les causes physiques

Il s’agit d’une incapacité à jouir qui est totalement inhérente à un problème physique comme une sécheresse vaginale, un vaginisme, ou encore la dyspareunie. Il est alors important de réaliser un examen afin de déterminer les causes de douleurs ou d’incapacité à lubrifier. Le sexologue accompagnera alors la patiente en lui proposant un traitement ou en prescrivant des lubrifiants afin de faciliter les rapports sexuels.

En couple

Les causes psychocomportementales

– un problème de représentation de « sexualité normale » : il ne s’agit pas de faire « comme-tout-le-monde », mais bien selon ses envies et son ressenti. Il ne faut pas se mettre une pression inutile pour essayer de coller à une image véhiculée par les médias ou par la société. Le couple doit trouver ses propres pratiques et la femme doit se libérer d’une image tronquée de ce que doit être une partenaire sexuelle.

Un manque de confiance en soi, une mauvaise image que la femme se fait d’elle-même : pour accepter de partager un acte sexuel, la femme ne doit pas subir un mal-être qui l’empêche de se libérer l’esprit. Si elle imagine qu’elle est trop grosse, qu’elle a des défauts physiques, qu’elle est gênée par une partie de son corps, elle va projeter ses doutes sur son compagnon en se disant qu’elle n’est sûrement pas assez attirante.

Une incapacité à « lâcher-prise » : l’orgasme féminin est souvent lié à sa capacité à mettre de côté son habitude de contrôle de son esprit. Si elle pense à ce qu’elle doit faire après l’acte sexuel, elle n’est pas totalement présente à ce qu’elle ressent. Il est donc compliqué d’atteindre le plaisir extrême. De même, si elle s’oblige à avoir un orgasme, elle obtiendra l’effet inverse !

La brutalité du compagnon ou le manque d’expérience : si le compagnon brusque les gestes, s’il lui fait mal en la pénétrant ou en la caressant, il est impossible pour la femme d’aborder sereinement un rapport sexuel.

Les limites psychologiques : notre éducation détermine souvent notre capacité à appréhender le sexe sans culpabilité. Si la femme a été élevée dans un cadre puritain qui n’abordait jamais les notions de sexe et de plaisir féminin, elle ne va sans doute pas s’accorder le droit de se faire plaisir. L’image est biaisée et les barrières ont été posées afin de ne pas passer pour une femme de petite vertu.

La lassitude d’une routine sexuelle : elle est terrible cette habitude qui s’installe avec les années ! Toujours les mêmes positions, si le couple ne se force pas à un peu d’inventivité, la femme peut aussi s’ennuyer pendant les rapports sexuels.

Un événement traumatisant dans le passé : un viol, des attouchements ou des comportements dévalorisants sont autant de raisons qui mettent fin ponctuellement ou totalement à l’orgasme.

Le doute des sentiments pour l’autre ou de la confiance envers son compagnon : si la femme n’est plus sûre qu’elle est amoureuse, si elle est troublée par un autre partenaire ou encore si son compagnon a rompu la confiance en la trompant, elle éprouvera des difficultés à vivre pleinement la relation sexuelle avec son compagnon. S’il y a eu trahison, les images reviendront durablement dans son esprit et elle aura tendance à se comparer avec l’image de la maîtresse.

Est-il possible de régler une anorgasmie ?

En se faisant accompagner par un professionnel, la femme est dans la capacité de ne plus subir l’anorgasmie. Le problème de santé physique est détecté et suivi par un traitement adapté et personnalisé. Concernant les problèmes d’ordre psychologiques, il existe un grand nombre de solutions :

– Travailler sur la prise de conscience de son corps et sur l’acceptation de son apparence : la femme et son compagnon échangent et expriment ce qu’ils ressentent pour mettre en avant que la femme a une image fausse de son physique et du désir de son partenaire.

– Apprendre à se relaxer, à respirer et à relâcher son contrôle musculaire : le sexologue peut proposer des exercices à faire seule ou à deux.

Aménager des situations érotiques et excitantes : pas d’enfants juste à côté, aucune tâche ménagère qui vient perturber l’esprit, une ambiance tamisée, un lieu nouveau, pour lâcher-prise il faut se libérer des contraintes.

Apprendre à utiliser une masturbation dirigée avec objets ou non, en utilisant des images érotiques ou pornographiques.

– S’amuser avec des exercices ludiques afin de ne pas transformer le moment sexuel en situation anxiogène ou stressante.

Définir les univers érotiques de chaque partenaire : de quoi as-tu envie ? Qu’est-ce que tu apprécies ? Qu’as-tu envie de découvrir ? Bien souvent taboues, ces questions sont pourtant importantes afin de mieux se comprendre et pouvoir se faire plaisir à deux.

Trouver son propre rythme, écouter ses envies, avoir conscience des limites qu’on se pose soi-même, le sexologue vous aide à mieux comprendre ce qui provoque l’anorgasmie.

0 commentaire

Laisser un commentaire